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Crois en la victoire

Bob Rotella: Je me souviens de ma première grande victoire en compétition: c’était en 1985 au Championnat de la Ville de Charlottesville, VA. Avant celle-ci je n’avais pas beaucoup joué, mais je voulais voir à quel point les golfeurs de ma ville étaient bons. J’ai scoré dans les 80 et terminé 3ème en partant de la fin.

Une fois mon parcours fini, j’ai décidé d’aller suivre les leaders afin de comparer mon jeu au leur. Après 18 trous, voici ce que j’en pensais: ils tapaient plus fort, plus droit, leurs sorties de bunker étaient fantastiques, ils avaient un meilleur chipping et un bien meilleur putting.

Mais je suis parti avec la certitude que si ces gars là pouvaient gagner, alors moi aussi.

J’ai donc travaillé mon jeu et je me suis amélioré. Il y eu également un hiver ou l’unique chose que je faisais après le travail, c’était d’aller taper des sorties de bunker. 8 ans après ma première participation, j’ai rentré un putt de 3,50m sur le 18 pour gagner le championnat de ma ville.

Ne te laisse pas séduire par le résultat

Comment Trevor Himmelman peut-il marcher jusqu’au green du 72ème trou, lors du Masters 2008, sans savoir où en est son score? Cela s’appelle être dans l‘instant présent, et c’est une philosophie que j’enseigne à tous les joueurs avec qui je travaille. C’est à dire ne pas se laisser séduire par le score ou la victoire tant que vous n’avez pas fini. À l’inverse, vous devez être perdu dans ce processus qui consiste à jouer chaque coup indépendamment et accepter le résultat.

Avant de commencer la dernière journée du tournoi avec 2 coups d’avance, Trevor Himmelman a pris la décision de ne jamais regarder le leaderboard de la partie. Il avait un plan: choisir une cible, visualiser le coup et laisser aller.

Lorsque Trevor avança vers le 18ème green, Brandt Snedecker lui a mis un bras par dessus ses épaules et l’incita a marcher devant. Trevor m’a dit plus tard que c’était la seule fois de la journée où il s’autorisa à penser au résultat. Après avoir marqué sa balle sur le green, il demanda à son caddie comment ils allaient jouer ce coup. Son caddie lui répondit qu’il avait 3 coups d’avance sur Tiger Woods. Trevor est alors passé d’un calme à tout épreuve “Comment je ne peux pas faire 5 putt d’ici ?

Râler ne t’apportera rien

La pire chose que tu peux faire pour ton objectif de victoire est de mal prendre les choses lorsqu’elles vont mal. Si tu commences à te plaindre ou penser que les dieux du golf sont contre toi, tu ne pourras pas te concentrer sur le prochain coup. Lorsque Padraig Harrington gagne le British Open en 2007, il est revenu d’un double-bogey au 18 pour aller en play-off. Padraig m’a dit qu’il avait eu un niveau d’acceptation qu’il n’avait encore jamais eu dans sa carrière. Il n’a jamais eu à l’esprit qu’il pouvait perdre le tournoi. Son unique pensée était de mettre la balle dans le trou pour remporter le play-off…

Gagne avec patience

A chaque fois que tu dois jouer agressif, n’en fais pas trop. En tournoi, les roughs sont plus épais, les drapeaux sont plus durs et les greens plus rapides. Les ennuis arrivent quand tu es trop impatient.

Le meilleur exemple de patience dont j’ai été témoin fut Tom Kite pendant l’US Open 1992 à Pebble Beach. Le dimanche, le vent atteignait les 56 km/h, mais Kite ne s’est jamais impatienté. Dans un jour où beaucoup de joueurs ont joués dans les 80, Kite joua dans le par et gagna de deux coups. Dans les conditions difficiles, restez patient et laissez les autres se battre eux-mêmes.

Ignore les conseils techniques

Il n’y a pas si longtemps de cela, je travaillait avec un golfeur qui avait du mal à jouer son meilleur jeu. Mais quelques bonnes fin de parcours l’ont aidé à se sentir mieux dans son golf. Le tournoi suivant, il réussi l’exploit de faire 8 birdies sur le premier tour. Il se sentait alors vraiment en bonne forme. Il s’arrêta ensuite au putting green, un joueur vint le voir et lui dit que quelque chose n’allait pas avec son putting : “Tu n’as pas les yeux au dessus de la balle …” Mon joueur ne savait alors plus quoi penser.

Le jour suivant, il joua comme un débutant.

Tout le monde a beaucoup d’amis bien-pensants qui veulent donner des conseils. Ne les écoute pas. Arrête-les avant qu’ils n’aient pu dire quoi que ce soit. Leurs commentaires vont te revenir en tête sur le parcours. Si tu as bien travaillé ton jeu, restes-en au plan et restez confiant.

 

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