Tout d'abord, merci pour les encouragemants. Je pense que hier, quand j'ai écrit ça juste deux heures après la fin de parcours, je n'étais pas dans les meilleures dispositions pour évoquer ma carte autrement que négativement.
Pour zigrit, qui a commenté pendant que j'écrivais, je dois avouer que cette histoire d'index n'est pas claire pour moi. Je suis parti de France début 2009 avec 29,4 comme dernier index. Et la saison passée, je n'ai rien fait de ce côté là. Maintenant, j'attaque doucement la chose (c'est plus facile en étant membre d'un clun en fait), en repartant de zéro, et à la différence notable que toute carte est enregistrable, même amicale, mais que c'est du strokeplay. Voilà pour la précision. Ah, et puis, donc, l'index que je me fixe, 18, n'est là que comme objectif. Je n'ai pas la prétention d'être déjà bogey player.
Je vais me fendre d'une version un peu plus longue maintenant. Ca me permettra de faire un exercice cathartique et peut-être de vous faire partager mes joes et mes peines.
Premièrement, j'arrive au golf en cette journée de Dimanche avec les meilleurs intentions affublées des meilleures dispositions. Ayant plutôt bien joué la veille, je me dis que cette fois, je les brise les 90. De plus, les quelques coups de practice m'ont semblé corrects. Bien plus que les coups du milieu de semaine au practice de Snydersville en tout cas, et déjà plus dans l'esprit de ceux de la veille.
Météo très clémente avec température idéale, juste un peu de vent. Une brise.
Je pars jouer seul, le starter m'affectant un départ juste devant un foursome. Je n'ai pas tapé mes bois au practice, et j'aurais dû. Premier tee, j'envoie une praline avec une trajectoire des plus fantasques, en pull rase motte. Ca accroche une branche ou deux à gauche et manque le fairway de beaucoup. Il y a encore du chemin pour ce par 5, alors je retrousse mes manches .... pour jouer comme l'un d'eux. Gros coupp d'hybride en hook absolu. Je me retrouve mal placé, derrière le rideau d'arbres de gauche. Je tente un 56° pour le green. Ca passe bien au dessus des arbres, mais c'est bien trop court (5 mètres de l'entrée de green). Je chip ensuite, et c'est là que je sauve mon trou en me mettant à 1,5 m du trou. J'assure le putt pour mon bogey donc.
Trou suivant, petit par 3 vicieux avec ses obstacles et sous-bois, la partie de trois de devant veut me laisser passer. Intention louable, sauf que comme d'habitude dans de telles circonstances, je cherche à me dépêcher et à impressionner la gallerie, ce qui fait que je me rate. Encore un espèce de pull vilain au fer 8. Je les vois ricanner mes ptits vieux ricains. Je ne me démonte pas et tente un petit flop pour me poser au plus près du drapeau depuis mon trou de rough épais. Ca n'y rate pas, grosse socket. Là, ils se gondolent, les trois. Re-concentration, long putt extérieur (oui, j'ai eu de la chance, ma socket est venue se mettre sur le collier de green ... à 45° de l'endroit visé, mais tout de même), et je reste à 1 m du trou. Conversion pour bogey réussie.
Nouveau par 5, ce début de parcours blanc alternant joliment par 5 et par 3 au début. Redite du drive du trou 1, même galère dans le rough de gauche. Sauf que là, c'est encore plus bouché : des rangées d'arbre denses des deux côtés du fairway. Je me résouds à jouer un fer moyen (7) de biais. Le coup est bon, mais idiot !!! En effet, je vais me metter avec ce coup, dans l'autre rangée d'arbre !! C'était trop long. Je tente malgré tout, et surtout contre moi-même, un coup de F4 pas terrible. Me reste un bon coup de 56° à mettre pour le green et par miracle, lui, fonctionne. Le long putt à suivre ne rentre pas mais le suivant oui. Autre bogey.
A ce moment là, je me sais entourer de parties de 3. Je ne cherche plus à changer mon rythme (accélerer pour rattraper devant ne servirait à rien, et mes poursuivants ne sont pas des flèches). Je suis donc plutôt à l'aise sur le tee suivant, sans pression, mais je rate conscieusement le fer 7 pour toucher le green de ce par 3. C'était évident de toute manière que j'étais trop court. Mais là, en plus, je suis trop court et dans la pampa, grâce à un nouveau pull (c'est pourtant pas l'hiver que je sache??).
Le coup de 56° suivant n'est pas fameux, trop long surtout, et me mets sur le collier. Le putt exterieur est à nouveau correct et un autre me met une nouvelle fois à la poursuite du fantôme Bogey.
Encore un par 5. On ressort la babatte. Certes, le score est plutôt bon, puisque je suis dans mon objectif. Pourtant, j'ai un sentiment de gâchis. Je me dis que je pourrais jouer 2 à 3 coups de moins ! Ben oui, bien sûr ... vous verrez que la fois prochaine, je prétendrai être la reine Catherine. Tout à mon aveuglement, je cherche a déchirer la balle en deux. Je l'explose. Je l'éparpille. Façon puzzle. Et elle aime ça, la garce ! Je fais un coup somptueux, oh certes, un peu en fade, mais joliment placé sur le fariway, à très bonne distance qui plus est. Je me dis, surtout après la journée d'hier, où j'ai touché un green de par 5 en deux, que je peux refaire cet exploit. J'arme donc mon hybride, force malencontreusement, et gratte. Moitié de la distance visée. Bravissimo !
J'enchaîne alors avec ce bon vieux 56°, retors comme pas deux, qui cette fois se fait mon complice pour faire un hold-up sur le par, en me mettant en position d'assurer deux putts tranquilles.
Puis vient ma première déception lourde. Je fracasse à nouveau ma balle pour un trou qui ne le méritait en fin de compte pas. A une misère de 60 m du green depuis le rough (quand on bourrine, c'est pas toujours pour trouver le fairway), je ressors encore mon 56°. Joli coup, bien en rythme qui trouve le green, mais roule, roule, n'amasse pas mousse, et tombe dans le bunker. Damned ! Le coup suivant, avec une lèvre haute et un drapeau proche ne peut rien faire d'autre que de traverser tout le green pour se loger sur le rough opposé. Nouveau chip, approximatif, et deux putts plus tard, premier trou saccagé, pour un excès de gourmandise, un manque de clairvoyance : ce premier coup de wedge qui aurait dû viser l'entrée de green et pas le drapeau.
Le second par 4 de la partie (il en faut bien quelques uns après tant de par 3 et 5), est une toute autre affaire. Je drive mal, en chandelle pull, au point de me retrouver entre le tee et le fairway du trou précédent (en sens contraire). Je rumine le temps que la partie en finisse depuis le tee. Je les imagines toujours se moquant de moi. Allez, on va pas se laisser abattre. Gros coup de F5 bien présomptueux, pour choper un green en hauteur, caché par des arbres. Nouveau miracle, je tombe proche du green et surtout, ayant évité les nombreux bunkers. Décidemment, un ange veille sur moi. J'assure une approche relativement propre, pour ensuite deux putts. Bogey avec les honneurs.
Dernier par 4 de l'aller. Corsé. Espèce de chicane avec obstacle d'eau à droite et à gauche, faut pas se louper. Ben, en fait, si, on peut. Je refais une chandelle (voire deux puisque j'ai mis une autre balle pour le "plaisir") et reste à 3 mètres de la catastrophe. Je ressors mon fer 5, pour un coup relativement long. Eh ben je dépasse le green ! Saleté de vent qui pousse. Je chip au PW, vraiment bien, et me donne un seul putt pour finir ce trou. Eh ben dites donc, un autre par !
On finit l'aller en douleur, avec un long par 3 en vent contre. Je tente un fer 4 sans trop y croire. Il aurait fallu, parce que la distance était bonne. Avec le push, j'ai droit à un chip de plus. Celui-là sera moyen puisque deux putts seront nécessaires. Bogey, encore.
Comme dit dans le message précédent, ça fait un aller à +7, avec sentiments mitigés de "oh malheur, je joue presque bien dites donc" et de "qu'est-ce que t'es bête d'avoir raté tant de coups".
Aiguillage pas tout à fait gracieux du maître orcherstre, le "starter", qui, avec sa mine de bulldog, me désigne dédaigneusement le 9 trous à suivre. Ca sera le Bleu, vraisemblablement. Le Bleu est amusant. Pas facile, mais amusant. Et puis il finit au club house, donc ca sera très bien. Premier trou, une merveille de drive. On est pas passés loin des branche d'un des saules qui gardent le virage de ce dogleg bordé d'eau sur son intérieur ... Mais on est passés juste ce qu'il faut pour être très long grâce à la pente qui est derrière et, délice, encore sur le fairway. Le second coup sera du gâteau à pâte encore liquide pour troisième âge édenté. Ou pas. Je gratte mon approche au PW (environ 110m avec le vent qui pousse). Le 56° lui, me trahit moins puisqu'il trouve le green même si ce n'est pas avec la manière. Deux putts pour conclure sur un nouvequ bogey. On va finir par m'appeler Ghost Buster !
Le par 5 à suivre est magnifique. Le long de ses 540 yards, il s'étire tel le corps de ces magnifiques femmes longilignes et ne recèle pas moins de malignité qu'elles. Mon driver vient ébouriffer une zone un peu sauvage de ma tendre adversaire (oui, ce trou est une femme pour moi). Le coup d'hybride suivant est nettement mieux, même s'il ne parvient pas à retrouver la zone plus propice du fairway. Il a décidé de rester juchée sur les épaules de la géante. Parfait, le point de vue n'en aura été que meilleur pour voir mon coup d'AW toucher le green, ce beau visage, et surtout y rester. Cependant, elle était timide. Il aura fallu trois tentatives pour passer les lèvres du trou. Il faudra se contenter de l'offrande de la belle et se résigner à la voir ricaner de nous avec ce concurrent bellâtre de Par.
Le temps d'attendre que les trois marrants de devant en finissent avec le trou à venir, je m'abîme dans la contemplation de l'aigle du coin, juché sur un arbre, méprisant de tout son haut l'activité ludique et insignifiante de ces insectes d'humains, loin sous ses serres.
J'en profite même, vu l'attente, à m'amuser avec des balles en mousse et mon 60°. Puis, soudain, le champ est libre.
Je continue sur ma lancée de driving qui consiste à frapper comme un sourd, puisque j'avais les meilleurs résultats comme ça jusqu'ici. Sauf que là non. Gros slice des familles. Pour me mettre au seul endroit enquiquinant : derrière les trois gros arbres à droite. Obligé de ravaler mon orgueil, je fais un recovery punché sous les branches pour me placer. Une bonne approche et les deux putts réglementaires plus tard, j'empoche un nouveau bogey. A ce train là, me dis-je, 9 + 7, ça ne fait toujours que 16 et ça serait délicieux, rien que ça.
Et là, on commence à lever le voile sur l'
hybris, la folie, la démence qui m'a étreint. Par 5, avec un obstacle d'eau à gauche pas vraiment menaçant pour les joueurs longs comme moi. Je drive, en recherchant le fade que j'avais avant, pour survoler ce dogleg droit. Pas de bol, ça fait un push fade qui vient s'emmêler dans les branches d'un arbre. Plus idiot que l'idiotie elle-même, je tente de progresser au F4 en direction du trou, car sinon je devais jouer un recovery à 90° pour me mettre sur le fairway. Que n'ai-je pas fait ça plutôt que ce qui suivra ! Donc, mon coup de fer depuis le foin a trouvé un autre arbre. Le coup suivant, s'est logé sous un sapin. puis j'ai fait un coup sur le fairway de rage et sans trop le vouloir. Toujours aveuglé, je gratte mon AW pour me laisser le plaisir d'une autre approche, propre, elle; heureusement. Deux putts, tout de même, histoire de savourer le désastre. Quadruple bogey !
Le par 3 à suivre est le frère jumeau du 9 blanc. Par 3 assez long, bien défendu, vent pleine poire. L'hybride que je prends pour ne pas trop forcé fait un beau push. Paf, dans le bunker. Et pas un bunker de fillette. Deux coups pour en sortir et en sortir loin du trou. Tellement loin, et tellement déshonorant pour moi que je me flagelle avec mon putter plutôt que de viser ... résultat, trois coups sur le vert. Triple.
Un autre par 5, que j'affectionne, et qui me promet un peu de relâche. Je produis un drive excellent, très long, toujours dans la courbure. Le coup d'hybride à suivre n'est pas mauvais non plus, et s'il ne touche pas le green, loin s'en faut, me place à l'extrême limite du fairway, juste devant les bunkers. Je pense expédier ça d'un petit coup de 56°. Ah bioen ça, pour expédier, j'ai expédié. Survol du green après topette. Bonjour nouvelle approche, et bonjour 2 putts qui ne font "qu'un" malheureux bogey. Un mauvais coup pour perdre le par, alors que j'ai sauvé des bogeys avec un seul bon coup au début du parcours. Allez comprendre....
Puis vient le terrible trou 7 du parcours Bleu. Ce fameux par 3 au dessus du bras du Delaware. Départ plus proche que la veille, je tente un simple fer 8. Qui sera trop long quand même. Je gratte mon chip dans de l'herbe épaisse, en remet une nouvelle couche bien forcé, et conclus avec deux putts. Ca fera double Monsieur : chèque ou espèces ?
Je sais maintenant que je suis à +20 déjà. Peu de chances de faire mieux que la veille donc. Je suis déjà résigné, et place ma balle au tee de ce par 4 qui ne m'a jamais trop poser de soucis. Je veux driver, comme d'habitude, pour me laisser un petit coup facile après. J'arme le coup, le relâche, et vois avec horreur la balle s'envoler au pays du HL et de la pénalité. Il y a un doute, puisqu'une échancrure du terrain peut parfois accueillir les balles slicées. J'en remets une autre, histoire de prendre une assurance .... encore plus slicée !!! Là, ça va mal. Je pars à la recherche de l'une des deux, au moins. Impossible ! Les deux ont été englouties. Je suis effondré. Je repars au tee, complètement abasourdi par ce triste rappel de mes turpitudes golfiques. Armé cette fois de mon hybride, je veux assurer un meilleur coup. Je le dois au reste du parcours pas si mauvais que ça que j'ai fait et à mon honneur. Ah; et puis, à la comptabilité en stroke pratiquée ici. Nouveau coup donc, à l'hybride. Nouveau slice, nouvelle balle perdue.
Je vais pour taper mon septième coup depuis le tee. Toujours à l'hybride. Coup magistral, pleine piste, propre. Huitième coup au fer 7 pour les 150y avec green surélevé. Trop long, ma balle roule sur le green jusqu'au rough derrière. Petit chip au PW, le coeur bien lourd. On en est à 9 coups déjà. Deux putts font monter le compteur au delà de la dizaine. Sept au dessus du par 4 de ce trou. Cette fois ce sont les corbeaux qui ont ricané depuis le haut des branches, les seuls êtres vivants présents à cette heure là. Ils s'en repaissent toujours.
Dernier trou, les épaules déjà bien basses, faut malgré tout finir. Par 3 en devers, très long, le vent pas toujours concilliant. J'arme mon hybride pour les 200 et quelques yards. Je fais un espèce de pull fade rase-motte du plus vilain effet. Pas contrariante, la balle elle, trouve son chemin pas loin du green, surtout grâce à la configuration du terrain.
Je chip au PW, de manière très convenable, puisque je me place à moins d'un mètre du trou. Sûrement que mon ange gardien, après avoir pleuré de mes déboires, ou avoir bu pendant que je pleurais, m'a fait la grâce d'une fin rapide. J'enquille le par, renifle la morve qui pend à mon nez, et repars tout penaud du théâtre des opérations golfiques désastreuses du week-end.
Bon, je théatralise à souhait la scène, bien sûr.
Maintenant que tout ça est passé, je n'ai qu'une envie, c'est de faire mieux. Pas de me lamenter sur mon lit en position foetale en pleurant. Quoique ....
Il y avait des choses positives dans ce que j'ai produit et va falloir que je retrouve les mêmes sensations, voire que je puisse les reproduire. Té, en parlant de ça, je commence à sentir que mes hanches sont plus actives maintenant. Chose que je ne comprenais pas trop, je crois que je me déplace enfin en direction de la cible au démarrage du DS, ce qui me permet effectivement d'avoir un effet partant du bas du corps jusqu'en haut et non l'inverse.
"Reste plus" toujours qu'à corriger ce satané chemin de club, toujours trop Ext/Int et le release encore trop précoce.
En parlant de sensations, j'ai oublié d'évoquer peut-être mon plus beau coup du WE. Alors que je rempilais pour de nouveaux trous avec des jeunes du golf, samedi, j'ai placé un drive dans le rough de gauche, avec pas mal d'arbres sur le chemin. J'ai pensé un coup, à l'hybride, en draw maîtrisé, pour aller au plus près du trou. Et je l'ai réalisé. Aussi simplement que ça avait été d'y penser. J'ai bien aligné le stance à droite, fermé la face du club, swingué proprement et pouf ... et avec de la distance. Depuis le rough. J'étais fier comme un paon.
Là aussi, c'est bien de le faire, maintenant, va falloir le faire, refaire, et encore refaire à volonté.
Ca m'a permis d'ajouter un peu de positif à tout ça
